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Léonard est le saint patron des
prisonniers. La collégiale Saint-Léonard est donc
l'église d'un pèlerinage organisé autour du
culte de cet ermite du VIe siècle. La tradition raconte que,
sur le versant opposé à la vallée où
notre moine s'était retiré, le roi Théodebert
possédait une villa. Ayant obtenu par ses prières
la délivrance de la reine, en péril de mort, Léonard
reçut en récompense une portion de forêt et
y bâtit une chapelle, Notre-Dame de sous les Arbres.
Le nom du lieu, Nobiliacum, devint Noblat. D'autres moines
vinrent partager sa vie austère. En 559, il fut enseveli
dans son oratoire. Bientôt une bourgade grandit alentour.
Au IXe siècle, une église plus vaste fut construite,
à l'emplacement de l'actuelle. Le culte de saint Léonard,
intercesseur des prisonniers et des parturientes, s'étoffa
au XIe siècle. Maint croisé, délivré
des geôles turques, vint y prier et suspendre ses fers en
ex-voto. Richard Cur de Lion honora le lieu de ses prières
après son retour de captivité en Autriche. Le culte
de Léonard se répandit en Occident (Belgique, Allemagne,
Italie).
Au XIe siècle, le prévôt de Saint-Léonard
entreprit de restaurer le monastère. La communauté
des moines se transforma en collège de chanoines. L'église
fut restaurée et agrandie au cours des XIe et XIIe siècles.
Malheureusement, la Révolution a détruit les archives
capitulaires si bien que retracer, de manière sûre,
les étapes de la reconstruction n'est plus possible. Il ne
reste que des chroniques et des mémoires épars. La
nef et le transept
utilisèrent les murs de l'ancien bâtiment. Suivirent,
au XIIe siècle, le clocher
et le grand chur
avec son déambulatoire.
La bourgade de Saint-Léonard fut attaquée et pillée
à plusieurs reprises (1183 & 1204). Les troupes d'Henri
II Plantagenêt s'en emparèrent en 1372. On ne sait
rien des éventuels dommages sur l'église. En 1575,
elle fut sauvée d'une volonté incendiaire des Calvinistes
qui tenaient garnison dans la ville. À la toute fin du XVIe
siècle, d'importants travaux (notamment de consolidation)
furent menés dans l'abside et le chur
et en transformèrent la physionomie. Enfin, dans les années
1880, les deux travées occidentales de la nef ont été
reprises, tout comme les étages supérieurs du clocher
dont le manque de solidité inquiétait.
La collégiale est avant tout une église de pèlerinage,
bien souvent en concurrence artistique et cultuelle avec l'ancienne
église Saint-Martial de Limoges (voir encadré).
À cet égard, même si son aspect général
ne présente aucune homogénéité, son
déambulatoire
à sept chapelles rayonnantes demeure d'une taille respectable
: il fallait de la place pour la circulation des pèlerins
venus y vénérer les reliques du saint. Les sept absidioles,
pendant extérieur de ces chapelles, tiennent à l'évidence
un grand rôle dans la beauté du monument, déjà
célèbre par sa magnifique tour-clocher.
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Vue de la nef de la collégiale depuis le portail occidental
(XIe et XIIe siècles). |
Le chevet roman de la collégiale et sa pittoresque suite d'absidioles.
Ce magnifique chevet semble disproportionné par rapport au
reste de l'édifice. |
La nef du côté sud est cachée par la sacristie
et ses dépendances.
Nef et chur donnent l'impression d'être deux bâtiments
séparés. |
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Voussures et chapiteaux du côté sud.
Les feuilles sculptées sont très délabrées. |
Le clocher-porche de la collégiale
est le plus célèbre clocher du Limousin. |
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Chapiteaux romans au deuxième étage du clocher-porche. |
Le clocher
de la collégiale Saint-Léonard. En
1921, l'historien René Fage écrivait que «le
clocher de Saint-Léonard est le type le plus complet
et le plus élégant du clocher roman limousin.»
C'est d'abord une tour de plan carré qui s'élève
sur trois niveaux. Le carré devient octogone au quatrième
niveau. Le tout est surmonté d'une petite flèche
en pierre à huit pans. Chaque face des étages
carrés s'ouvre sur deux fenêtres en plein cintre.
Enfin, le point le plus caractéristique de ce clocher
repose dans la transition du carré à l'octogone
: elle se concrétise par un gable massif et pointu,
étendu sur deux niveaux et ouvert d'une large fenêtre.
Notons que les étages de la tour sont en retrait les
uns par rapport aux autres, «ce qui lui donne l'allure
d'un pinceau» [Loubatière]. À l'évidence,
le clocher-porche, par sa hauteur et sa stature, servait à
signaler l'église de pèlerinage. Sa construction
ne doit pas être postérieure au milieu du XIIe
siècle.
Ce clocher-porche n'est pas situé à l'ouest,
mais se dresse sur le flanc nord, là où se trouve
l'accès principal du monument. Le rez-de-chaussée
possède un caractère véritablement triomphal,
à la mode romaine. Ce genre de portail double était
exceptionnel à l'époque romane. Huit piliers
entourent une pile centrale. Les voûtes sont en arc
brisé peu marqué. Enfin, l'intérêt
de ce rez-de-chaussée réside dans ses très
beaux chapiteaux romans, encore bien conservés. Les
historiens les font remonter, au plus tard, au début
du XIIe siècle. On en donne un large aperçu
ci-dessous.
Sources : Congrès archéologiques
de France à Limoges en 1921 et en Haute-Vienne en 2014
; Limousin roman, éditions Zodiaque, 1960 ;
Bible de l'art roman de Jacques Loubatière.
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LE SOUBASSEMENT
DU CLOCHER-PORCHE ET SES CHAPITEAUX ROMANS |
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Un homme au milieu d'entrelacs. |
CHAPITEAUX ROMANS DU CLOCHER-PORCHE |
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Deux oiseaux affrontés. |
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Deux animaux et un homme sur la droite. |
Un homme dressé de toute sa stature. |
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LA NEF DE LA COLLÉGIALE
SAINT-LÉONARD |
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La nef et le bas-côté nord vus depuis le chur. |
La nef
de la collégiale est voûtée en berceau,
à l'exception de la travée occidentale voûtée
d'arêtes (et entièrement reprise à la
fin du XIXe siècle). Seules les deux travées
les plus proches de la croisée possèdent un
bas-côté, d'ailleurs fort étroit, ce qui
rend leur voûte très singulière. Pour
l'historien François Deshoulières, les murs
de la nef remontent en partie à l'église du
XIe siècle. Ils ont été réutilisés
lors de la reconstruction de la nef, intervenues à
deux reprises au XIIe siècle.
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Plan de la collégiale et points remarquables. |
Maquette de la collégiale dans l'entrée de l'église.
La grande différence de hauteur entre la nef et le chur
donne l'impression
de deux bâtiments juxtaposés.
Vitrail moderne de la façade occidentale ---»»» |
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Emplacement présumé du tombeau de saint Léonard.
Léonard est le saint patron des prisonniers. Il est souvent
associé aux chaînes fermées d'un verrou. |
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TROIS CHAPITEAUX ROMANS DANS
LA NEF |
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Avant-nef et voûte de la travée occidentale.
La travée occidentale a été reprise au
XIXe siècle. |
«Crucifixion»
---»»»
Tableau anonyme du XVIIe siècle. |
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Arcade romane sur le côté nord avec ses deux portes,
elles-mêmes sous des arcades en plein cintre. |
La voûte, très singulière, du bas-côté
nord. |
Statue de saint Roch dans une niche.
Pierre polychrome, XVIe siècle. |
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«Le Baptême du Christ»
par B. Seiglière, 1729. |
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LE CHUR,
LA CROISÉE ET LE TRANSEPT |
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La croisée et le bras sud du transept vus depuis le bras nord. |
Christ en croix dans le bras sud du transept.
Bois, XIVe-XVe siècle. |
Architecture.
Les archives capitulaires de la collégiale ont été
détruites à la Révolution. En observant,
dans la photo ci-dessus, la succession de grandes arcades
qui sépare la croisée du bras sud (idem
dans le bras nord), on comprend que les architectes aient
eu du fil à retordre pour retracer l'historique de
l'église et les phases successives de sa construction.
Cette fameuse suite d'arcades irrégulières qui
sépare le carré du transept des croisillons
a pour but de racheter la différence de niveau entre
les croisillons et la coupole. Elle assure, de façon
assez spectaculaire, la jointure entre ces deux éléments.
Le transept a été établi sur des murs
du XIe siècle. Plus tard, il a été repris
pour permettre l'ajout des coupoles dans chacun des deux bras.
L'architecture de ces bras n'a rien d'homogène : l'emplacement
des fenêtres n'y est pas symétrique et les formes
de l'arcature sur les murs nord et sud sont bien différentes.
Huit fenêtres en plein cintre éclairent la coupole
de la croisée. L'ornementation est assurée par
les seuls chapiteaux des colonnettes qui les séparent.
Il n'y a nulle voussure limousine sur les arcades des baies,
qui restent nues.
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La coupole de la tour-lanterne s'élève sur quatre
pendentifs.
Sur les huit ouvertures, deux sont bouchées par l'élévation
du chur. |
Le croisillon nord du transept et son ouverture en plein
cintre. |
Vitrail moderne dans l'abside. |
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Le chur et sa suite de piliers irréguliers.
Un pilier sur deux a été renforcé au tout
début du XVIIe siècle. Et le pilier central a
été ajouté. |
Le maître-autel dans le chur de Saint-Léonard.
Le grillage abrite deux chasses et une coupe de la fin
du XIXe siècle.
La coupe contient le crâne de saint Léonard,
présenté à la vénération
des fidèles à l'occasion des Ostensions. |
Chapiteaux romans dans le chur. |
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Saint Léonard. |
La Vierge à l'Enfant
dans un panneau du maître-autel |
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À DROITE ---»»»
Une pile du chur, renforcée par un «chemisage»
à la fin du XVIe ou
au tout début du XVIIe siècle pour parer
tout risque d'éboulement. |
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Les baies de la coupole bénéfient d'une ornementation
minimaliste.
Ici, pas de voussure limousine. |
Piéta dans le bras nord du transept.
Pierre polychrome, XVIe siècle. |
Vue d'ensemble du chur et de l'abside. |
Architecture
du chur et de l'abside. Le chur
se compose de deux travées voûtées
en berceau plein cintre. La voûte en cul-de-four
de l'abside a été refaite au XVIIe siècle
et les piliers renforcés. «Avant les reprises
du XVIIe siècle, le rond-point était un
périmètre élégant, défini
par de graciles colonnes aux arcs surhaussés
qui ouvraient largement sur le déambulatoire»
[Sparhubert].
Au début du XVIIe, deux des six colonnes qui
portent les arcades furent enrobées dans des
piles carrées. Une colonne supplémentaire
fut même ajoutée entre les deux colonnes
centrales (c'est la colonne cachée par l'étendard
bleu à fleurs de lys au-dessus de la statue de
saint Léonard). Le but était de renforcer
la structure pour parer à un ébranlement
de l'édifice.
Un point architectural intéressant est la différence
entre l'élévation nord et celle du sud.
Au sud (voir
photo plus bas), la travée du chur
possède une grande arcade surmontée d'une
tribune couverte d'un demi-berceau. La tribune s'ouvre
sur le chur par une baie géminée.
Cette architecture (XIIe siècle) est directement
inspirée des grandes églises à
tribunes, dites églises de pèlerinage.
Un autre point doit retenir l'attention du visiteur,
c'est la suite de fenêtres sans ornementation
(et assez austères), ouvertes «au nu du
mur» qui scande le bas du cul-de-four dans l'abside
ainsi que la travée orientale du chur (voir
les deux photos ci-dessus).
Ces fenêtres constituent ce qu'on appelle un clair-étage.
Dans son article pour le Congrès archéologique
de France tenu en Haute-Vienne en 2014, l'historien
Éric Sparhubert met les choses au point : contrairement
à l'opinion de certains archéologues du
passé, ce clair-étage n'a pas été
introduit lors des reprises du début du XVIIe
siècle. Les ouvertures en plein cintre du clair-étage
ont été agrandies à cette occasion,
mais pas créées. Éric Sparhubert
établit une comparaison historique intéressante
avec l'église Saint-Martial de Limoges (aujourd'hui
disparue) : cette disposition de petites fenêtres,
au nu du mur et à la naissance de la voûte
dans l'abside, ainsi que la présence d'une tribune
dans la travée étaient justement la caractéristique
de Saint-Martial, grande église de pèlerinage
dédiée au plus grand saint du Limousin
- et antérieure à Saint-Léonard.
Cette disposition aurait été reprise vers
1130-1150 pour la construction de l'abside de la collégiale
en dépit de son caractère dépassé
et démodé (il faut reconnaître que
son aspect est assez frustre). Alors pourquoi cet emprunt?
Éric Sparhubert privilégie le contexte
de surenchère entre sanctuaires. Imiter l'architecture
de Saint-Martial, c'était rehausser le prestige
de Léonard et placer ce saint local au niveau
des plus grands ! C'est une explication recevable. Il
n'y a pas de raison de rejeter un argument historiciste.
Source : Congrès archéologique
de France tenu en Haute-Vienne
en 2014, article sur la collégiale d'Éric
Sparhubert.
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Vierge à l'Enfant en bas-relief
Pierre, XIVe siècle. |
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DEUX CHAPITEAUX DANS LE
CHUR |
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Élévation
sud dans le chur. ---»»
Cette élévation sud, avec grande arcade
et tribune, remonte aux années 1130-1150.
Elle correspond à l'architecture limousine du XIIe
siècle des grandes églises à pèlerinage. |
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LES STALLES DU
XVe SIÈCLE DANS LE CHUR |
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Accotoir : femme à la tête penchée. |
Accotoir : moine tenant un livre ouvert. |
Vue partielle des stalles du XVe siècle avec deux jouées
sculptées au premier plan. |
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Accotoir : ange tenant un écusson. |
Accotoir : tête d'un homme barbu. |
Miséricorde : un homme et son bâton. |
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Tête de moniale. |
Un homme mangeant. |
Tête d'homme caricaturée. |
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Le maître-autel et le chur avec son alternance de piles
d'origine et de piles avec chemisage. |
LE DÉAMBULATOIRE
DE LA COLLÉGIALE SAINT-LÉONARD ET LES CHAPELLES
RAYONNANTES |
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Le
déambulatoire est riche de sept chapelles
rayonnantes (datées vers le milieu du XIIe siècle),
alors que la majorité des grandes églises
à pèlerinage de la région n'en
ont que cinq. Chacune des chapelles possède trois
fenêtres en plein cintre ornées de voussures
limousines. La voussure médiane retombe sur
une colonnette engagée. À la jonction
se tient un petit chapiteau roman sans tailloir qui
s'appuie sur une astragale. Il représente un
animal ou une petite scène historiée.
Quelques exemples en sont donnés ci-dessous.
Entre les fenêtres, une colonne monte juqu'à
l'arcature qu'elle joint par un chapiteau, cette fois
avec un tailloir. Les intervalles entre les chapelles
bénéficient aussi d'une large ouverture
(ornée d'une statue d'un évangéliste).
En bref, les liaisons architecturales, l'ornementation
des fenêtres, les autels, les statues confèrent
à cet endroit une réelle élégance,
en phase avec le statut d'église de pèlerinage.
La voûte mérite aussi une observation attentive.
Rejetant la série de doubleaux associés
à des arcs marquant l'entrée des chapelles,
l'architecte a choisi un berceau annulaire à
pénétrations, point d'orgue de ce nouveau
style permettant une interpénétration
de l'espace et de la lumière. Sources : Congrès
archéologiques de France à Limoges en
1921 et en Haute-Vienne en 2014 ; Limousin roman,
éditions Zodiaque, 1960.
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Le déambulatoire sud.
Sur la voûte, l'arc doubleau signale la fin de la travée
du chur. |
Chapiteau roman et voussure limousine dans la chapelle axiale. |
Le déambulatoire nord. |
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La chapelle axiale
et ses fenêtres à voussures limousines. |
Statue de la Vierge à l'Enfant |
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Les arcades «limousines» d'une chapelle rayonnante. |
Chapiteau et son astragale dans une voussure limousine. |
Chapiteau et son astragale dans une voussure limousine. |
Statue de saint Jean ornant
une baie dans le déambulatoire. |
Chapiteaux romans autour du chur. |
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Chapiteau et son astragale dans une voussure limousine. |
Chapiteau roman dans une baie d'une chapelle rayonnante. |
La voûte en berceau annulaire à pénétrations
dans le déambulatoire. |
Chapiteau roman : un homme accroupi. |
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Le déambulatoire vu depuis la chapelle axiale.
«««--- Chapelle rayonnante dédiée
au curé d'Ars. |
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Le Sépulcre et son environnement très exigu. |
Le Sépulcre et le clocher-porche sur le côté
nord de la collégiale. |
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Piliers et voûte demi-sphérique du Sépulcre. |
Chapiteau du Sépulcre.
Aucune astragale (sorte de bandeau inférieur)
ne le relie à la colonne. |
La chapelle
du Sépulcre de la collégiale Saint-Léonard
est source de mystères. C'est une petite rotonde, sur
le côté nord de l'église, nichée
entre le clocher-porche
et le bras nord du transept.
Aucune ouverture ne la relie directement à l'église.
Seul un objectif à focale très courte permettrait
de prendre une photographie d'ensemble de son intérieur
car il accuse 7,87 mètres de diamètre, sans
recul possible (!) Et encore, l'opérateur serait gêné
par quelques-uns des huit piliers qui occupent son espace
circulaire !
Son architecture semble très archaïque : colonnes
trapues, chapiteaux rustiques et sans astragale, voûte
en berceau scandée de doubleaux rudimentaires, coupole
demi-sphérique.
De quand date cette chapelle? Certains archéologues
l'ont prise pour un ancien baptistère et ont fait remonter
sa construction au début ou au milieu du XIe siècle.
Mais les fouilles n'ont trouvé trace d'aucune piscine
baptismale. Pas de trace non plus d'un éventuel tombeau
de saint Léonard. Pour René Fage, elle semble
avoir été bâtie «en souvenir et
en imitation du Saint-Sépulcre de Jérusalem»,
sans doute à l'initiative d'un chevalier de retour
de Palestine. Abandonnée depuis le XVIIIe siècle,
elle a été restaurée après 1879.
Sa partie nord a été reconstruite.
A-t-elle été bâtie avant ou après
le clocher-porche? En 1921, René Fage prend en compte
des considérations architecturales extérieures
pour conclure qu'elle est postérieure au clocher. Il
ajoute «qu'il eût été impossible
de creuser les fondations du clocher sans démolir une
partie de la chapelle.» Il déclare néanmoins
la discussion ouverte. Depuis cette époque, les études,
parfois polémiques, se sont succédé sur
ce sujet.
En 2014, Éric Sparhubert, dans la dernière publication
en date de la collégiale, défend la thèse
opposée et se montre catégorique : «La
rotonde est, en revanche, antérieure au clocher-porche,
écrit-il, car son absidiole ouest a été
entaillée lors de la construction de ce dernier ; les
maçonneries de la partie supérieure, qui mordent
légèrement sur les chapiteaux de l'arcade limitrophe,
ont pour leur part, été grossièrement
refaites.» Pour cet historien, la chapelle du Sépulcre
date du XIe siècle «sans qu'il soit possible
d'avancer une datation plus précise» car ce style
architectural «a subsisté en Limousin jusqu'à
la fin du siècle.»
Depuis la fin du XIXe siècle, la rotonde est utilisée
comme baptistère.
Sources : Congrès archéologiques
de France à Limoges en 1921 et en Haute-Vienne
en 2014 ; Limousin romain, éditions Zodiaque,
1960.
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La nef de Saint-Léonard vue du chur. |
Documentation : Congrès archéologique
de France tenu à Limoges en 1921, article sur la collégiale
par René Fage et François Deshoulières
+ Congrès archéologique de France tenu en Haute-Vienne
en 2014, article sur la collégiale par Éric Sparhubert
+ Limousin roman, éditions Zodiaque, Collection La nuit
des temps, 1960
+ Saint-Léonard de Noblat, Presses Universitaires du
Limousin, 1995
+ Bible de l'art roman de Jacques Loubatière, éditions
Ouest-France, 2010. |
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